Page 2 sur 2

Re: La vague scélérate

Publié : dim. 05 oct. 2025, 12:14 pm
par Igloo
Savoir c'est souvent pouvoir.
De mon expérience, je ne connais pas de milieu plus secure que la mer sous certaines conditions .
D'abord la chance ou plutôt la non-malchance. Se balader dans une cocoteraie et recevoir une coco sur la tête. Imparable.
Puis, un "bon" bateau. Déjà là ça se discute.
Enfin un maximum de connaissances arrimées à une humilité profonde. La nature sera toujours là plus forte et la défier est un choix risqué.
C'est le problème avec notre époque de changement climatique (et d'instabilité géopolitique): ce changement est un dérèglement et prévoir une incertitude supplémentaire.
Mais notre époque, aussi, permet un accès à la "connaissance" comme jamais.
Maintenant, naviguer au long cours, peut être assimilé à un métier et on sait tous ce qu'il faut faire pour maîtriser "son"métier car on en a tous un ou eu un.
Tout ça pour m'inscrire en faux sur le terme "inquiétant".
Un homme averti en vaut deux. Rien d'inquiétant donc.
Igloo bavard

Re: La vague scélérate

Publié : dim. 05 oct. 2025, 5:02 pm
par olof
Bonjour à tous,
ne rigolez pas, j'ai subi deux vagues scélérates en allant de Frontignan à Port Vendres.
Petites, certes, mais bien scélérates.
Mois d’Août 93, on décide de partir sur l’Espagne à 3 bateaux, un Dufour 2800, un Folie Douce et mon Gibsea 26.
Départ le matin au moteur en prenant du large pour anticiper la rotation de la brise au SO en fin d’après midi.
La brise se lève, et j’envoie le spi tangon calé contre l’étai, ça avance mieux qu’avec le gênois et c’est joli.
Puis le vent refuse vers le SO, je rentre le spi et je déroule le gênois,
Après quelques heures on s’est perdus de vue, les bateaux ont un potentiel de vitesse différent et la visibilité n’est pas terrible.
Le vent force et la mer monte, 15knt avec quelques rafales à 20, je prends trois tours dans le gênois, ris de fond dans la GV chariot à fond sous le vent et pataras repris, je gère les surventes avec l'écoute de GV.
Le vent monte encore, je grée l’étai largable sur lequel j’endraille la triquette, un ris dans la GV.
Toujours bon plein, le bateau pointe à 7 knt, pas mal pour un 26’.
J’ai débranché le pilote pour barrer à la lame, la mer est bien montée.
Tout à coup, j’entends un grondement au vent. Le temps de me retourner, et une vague que j’évalue à trois mètres de haut et qui déferle arrive à 30° des autres vagues et explose sur mon bordé bâbord en remplissant le cockpit. Le bateau pivote, s’arrête face au vent l’arrière enfoncé et les voiles faseillantes.
Je tire sur la barre pour abattre et remettre le bateau en route.
A priori, pas de dégâts. Mon épouse qui était dans le carré a été projetée sur la couchette sous le vent sans plus de mal.
Les vide-vite finalement ne vident pas si vite que ça, mais ils vident,
Je reviens au cap, remets le pilote en fonction et descends me changer.
Je reprends la barre, et là, je n’ai rien entendu mais je me retrouve sous l’eau, bateau submergé et couché une nouvelle fois, cockpit plein et de nouveau planté.
Mon épouse a encore traversé le carré pour aller se vautrer sur la couchette sous le vent sans se faire mal.
Moi, trempé, je me déshabille et enfile mon ciré à poil dedans et retourne barrer.
Le vent a faibli progressivement, la mer s’est calmée, et j’ai fini la dernière heure au moteur, pétole molle et mer plate en arrivant à Port Vendres.
Surprise, j’étais le premier. Le folie Douce est arrivé une heure après et le Dufour a encore mis une demi heure de plus. Eux n'ont pas eu de problèmes.
Comme quoi, pas besoin d’aller naviguer dans les cinquantièmes pour avoir des sensations.
La Med, ça peut réserver quelques surprises.

Re: La vague scélérate

Publié : dim. 05 oct. 2025, 8:18 pm
par Henri
petit rappel pour savoir de quoi on parle.
Celles que l'on appelle "vagues scélérates" ont des hauteurs que peu de marins ont rencontré. Ce sont des vagues de plusieurs dizaines de mètres.
Les autres sont éventuellement des déferlantes. J'en aii vécu une au large de Belle-Ile.Nous l'avons traversée de front avec un Fantasia. Affalage des voiles en urgence pour éviter de se coucher. La plus récente , en Méditerranée , avec des vents à 60Knts, des creux de 5/6m une déferlante ,arrivée par l'arrière a rempli cockpit. Heureusement tout était fermé.
Mais des vagues scélérates ....🤞🤞🤞 jamais vues

Re: La vague scélérate

Publié : dim. 05 oct. 2025, 11:34 pm
par olof
Non mais je rigolais...
S'il est vrai que j'ai embarqué ces deux vagues, je sais bien qu'elles ne méritent pas le qualificatif de scélérates et encore heureux, sinon je ne serais sûrement pas là pour en parler :lol:

Re: La vague scélérate

Publié : lun. 06 oct. 2025, 11:42 am
par Igloo
Il y a des zones où il ne fait pas bon passer même sans parler de vagues scélérates.
Le Golfe de Gascogne tant qu'on est dans la zone peu profonde en cas de coup d'ouest.
La montée sur le plateau continental en route vers Panama si les alizées sont forts.
Le Pacifique Sud dans les alizées mais pour une autre raison.
En effet, on navigue forcément pendant l'hiver austral, hors saison des cyclones, à des latitude de 15° S environ.
L'équateur thermique se situant vers 9° N, on est déjà climatologiquement bien sud et pas ci loin des fameux 40emes rugissants.
Dans les périodes de fort Alizée dans les 15° S et de tempête d'ouest dans le grand sud, force de Coriolis aidant, on assiste à un croisement de 2 houles perpendiculaire, celle de l'Alizée d'Est et celle des tempêtes dans le sud. Ça peut faire de drôles de vagues.
Pour comprendre, dans une marre, jetez 2 cailloux en même temps et voyez comment se composent les vagues qui se croisent à la perpendiculaire.
Expérience vécue entre Wallis et Futuna avec pas mal de dégâts à bord: cadènes de pataras arrachés et quelques membrures de cassées. Mais c'est une autre histoire.
Igloo prévenant

Les vagues Dangereuses

Publié : ven. 10 oct. 2025, 6:42 pm
par Pietje.scramouille
rien à voir avec les vagues scélérates que je n'ai jamais rencontrées .

Par contre certaines entrées de Port , Estuaires , golfes? peuvent être EXTREMEMENT dangereux : j'ai failli à un chouilla perdre mon bateau à l'entrée de la Casamance : vagues déferlantes dans le chenal balisé!
Un jour et demi à la cape pour attendre de meilleures conditions